Maladie de Lyme : le danger invisible qui guette les amateurs de sports nature

Maladie de Lyme : le danger invisible qui guette les amateurs de sports nature
Par-delà les sommets et les sentiers, un péril silencieux rôde. Discrète, presque invisible, la tique gagne du terrain en altitude comme en fréquence. Avec elle, la maladie de Lyme, longtemps mal connue, devient un enjeu sanitaire pour les pratiquants d’activités de pleine nature. Randonneurs, grimpeurs, trailers, vététistes : personne n’est à l’abri.
Une ennemie minuscule mais tenace
Portée par certaines tiques, la bactérie Borrelia burgdorferi est responsable de la maladie de Lyme. Une infection complexe, aux symptômes parfois déroutants : piqûre souvent indolore, érythème migrant (fameuse tache rouge en forme de cible) pas toujours présent, et surtout, des signes qui apparaissent tardivement — douleurs articulaires, fatigue chronique, troubles neurologiques.
Des symptômes que connaît bien Audrey Merle, triathlète française médaillée internationale et sélectionnée aux Jeux Olympiques de Rio en 2016. Entre 2017 et 2019, elle traverse un véritable tunnel :
> « J’éprouvais une fatigue intense, des douleurs articulaires, des migraines, des problèmes de concentration… parfois je me réveillais avec une articulation gonflée comme si je m’étais blessée dans la nuit », raconte-t-elle dans une interview pour Docdusport (décembre 2021).
Dans un article de L’Équipe publié en septembre 2019, elle confie :
« On ne me croyait pas, je passais pour une athlète fragile… il a fallu des mois avant qu’un médecin identifie Lyme. »
Elle s’en sortira grâce à un diagnostic tardif mais précis, suivi d’un traitement long. Un retour progressif à la compétition a été possible, mais elle insiste aujourd’hui sur la nécessité d’une pré
vention massive.
Une expansion silencieuse… jusqu’en altitude
Longtemps cantonnée aux zones boisées et humides de plaine, la tique colonise désormais les alpages. Des études de l’INRAE et de l’Anses indiquent que le réchauffement climatique lui permet de survivre jusqu’à 1 800 mètres. Résultat : des secteurs de randonnée autrefois jugés « sûrs » sont désormais concernés.
La période à risque, autrefois limitée au printemps, s’étend désormais de mars à novembre, avec des pics en mai-juin et en septembre-octobre.
Prévenir plutôt que subir
Il n’existe toujours pas de vaccin contre la maladie de Lyme (du moins en Europe). La prévention reste donc la meilleure protection. Voici les réflexes essentiels à adopter :
Porter des vêtements longs, couvrants, de préférence clairs
Utiliser un répulsif efficace (DEET ou icaridine)
Éviter les herbes hautes et rester sur les sentiers
Inspecter soigneusement son corps après chaque sortie
Retirer toute tique avec un tire-tique, sans l’écraser
Consulter un médecin au moindre symptôme (rougeur, fièvre, douleurs inexpliquées)
Un enjeu de santé publique… et d’information
Chaque année, la France enregistre environ 50 000 à 70 000 cas de maladie de Lyme, mais de nombreux patients passent à côté du diagnostic. Audrey Merle souligne le rôle crucial de la sensibilisation :
> « Il faut en parler. J’ai mis deux ans à retrouver un corps sain et une tête claire. Si on m’avait alertée plus tôt, j’aurais évité bien des souffrances. »
(Source : Association France Lyme – vidéo témoignage)
La nature est un terrain de jeu extraordinaire, mais elle exige aussi de la vigilance. Entre piqûres invisibles et douleurs diffuses, la maladie de Lyme rappelle que même l’aventure a ses règles. Mieux informé, c’est déjà mieux protégé.

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